>> Interview




>>L'interview "Le Magazine Scissors-mag" par LeXo Fanzine

Le Magazine Scissors-mag

 

-Une petite présentation s’impose : Scissors-mag c'est qui ?
Aujourd'hui, le Scissors-mag compte 11 contributeurs/contributrices différents, qui ne se connaissent pas forcément, mais qui ont pour point commun d'écrire bénévolement pour le Scissors-mag de manière plus ou moins régulière. Parmi ces 11 personnes, Ash Lee et Daisy Mendès veillent quotidiennement au bon déroulement du site et à l'actualisation des statuts Facebook. Daisy s’occupe aussi de la relecture et de la correction des articles avant parution. Tifenn Potin et Ash Lee sont en charge de la charte graphique du site et de sa modération. Parmi ces collaborateurs et collaboratrices, certains/certaines sont issu(e)s d'une formation journalistique, d'autres ont simplement un goût prononcé pour l'écriture et se font un plaisir de contribuer au développement du Scissors-mag en abordant des sujets qui leur tiennent à cœur.

 

-Comment est né Scissors-mag et pourquoi ?
Le Scissors-mag, c'est l'histoire de Daisy, une goudou accro à l'écriture qui, soutenue par sa bande d'amis, a décidé de créer le Scissors-mag. Dès le début, elle avait cette idée de créer un site participatif où se côtoieraient différents points de vue et différentes plumes, donner vie à un « ouvroir de contenu exponentiel ».  Son autre idée c'était d'accorder une place importante à l'humour. Ecrire des articles drôles, des chroniques de la vie de tous les jours destinés à la communauté LGBT. C'est en surfant sur le site Madmoizelle.com que le projet a vraiment germé. On a voulu lancer le même genre de site mais avec ce petit plus LGBT qui nous manquait à la lecture de leurs articles. Autre écueil qu'on voulait éviter : faire un site de lesbiennes seulement pour les lesbiennes. On voulait vraiment que les gays, les bis, les trans, les hétéros, ceux qui ne se définissent pas, prennent plaisir à venir nous lire.


-D’où vient le nom ?
Ca peut faire référence à beaucoup de choses... Et notamment à la position des ciseaux chez les lesbiennes, « lesbian scissors ». Si vous ne voyez pas ce que c’est, il y a un passage fort intéressant dans la série South Park ,Enfin bref chacun choisit la définition qu'il préfère !


-Que trouve-t-on dans le Mag' ?
Comme c’est un site participatif, chaque contributeur s’exprime librement sur des sujets qui intéressent de près ou de loin nos lecteurs et lectrices. Et comme il faut de tout pour faire un monde, on passe d’une chronique sur Lady Gaga à un portrait de Jessie Evans sans que cela pose problème. En terme de découpage, le site est fragmenté en quatre parties : Actu’, Culture, Chroniques, Recettes de Binou. Comme nous sommes encore une petite équipe et que nos emplois du temps respectifs sont déjà bien chargés, on ne fait pas de veille d’actualité LGBT. Donc dans la rubrique « actu’ », on ne trouve pas « d’actualité chaude » pour utiliser le jargon journalistique. Mais on y trouve ce qui, pour nous, sont des sujets d’actualité permanents, comme par exemple : la place du clitoris dans notre société, la naissance d’une association LGBT à Brest, la parution d’une brochure inédite qui aborde la sexualité lesbienne sans tabous…etc Et puis on accorde une grande place au « délire de l’artiste », à la créativité des contributeurs et contributrices. On essaie d’innover sur le format et sur le ton des articles.


-Existe-t-il une version papier ?
Non, pas encore ! Peut-être qu’avec le temps, ça viendra. On cherche d’abord à développer notre visibilité sur le web avant de passer à une éventuelle version papier.


-Envisagez-vous d'autres projets ?
On va essayer de développer des projets vidéos pour rendre le site toujours plus attrayant !L’autre projet phare : faire du Scissors-mag notre projet principal, notre projet de vie et essayer d’en vivre. C’est un investissement important qui demande du temps et de l’argent. On ne va pas tarder à prendre contact avec des personnes susceptibles de nous aider à mener à bien notre projet.


-Êtes-vous pour ou contre le mariage homosexuel ?

Évidemment, nous sommes pour le mariage homosexuel. Légaliser le mariage homosexuel, c’est reconnaitre que les couples homos sont égaux aux couples hétéros. D’une manière générale, je crois qu’il faut considérer le mariage homosexuel comme un moteur pour faire avancer les choses et couper court aux préjugés.


-Que pensez-vous de l'homoparentalité ?
C’est un peu comme le mariage homosexuel, cela va de soi. A ce propos, je ne sais pas si vous avez entendu parler du livre « Fils de… » On y trouve le portrait de 30 filles et fils d’homos qui témoignent de leur situation d’enfants d’homos. Je vous le recommande !

>>Scissors-mag<<

 

Par : LeXo Fanzine


>>L'interview de "Barbieturix Fanzine" par LeXo Fanzine

Le Fanzine Furieusement  Filles : Barbieturix

 

-Une petite présentation s’impose : Barbieturix c'est qui ?
Barbieturix, c'est une association à but non lucratif composée d'une quinzaine de filles (et d'un garçon!) bénévoles: des graphistes, des dj's, des photographes, des pigistes. Nous éditons un fanzine à 2000 exemplaires ainsi qu'un webzine www.barbieturix.com et nous organisons des soirées très clubbing, à Paris principalement. Le but étant de mettre en avant la culture lesbienne à travers ces évènements et ces supports. Mais c'est un avant tout une équipe de nanas engagées mais pas enragées! Notre devise: trash but class!

-Comment est né Barbieturix?
Barbieturix est née un soir de fête par cinq copines qui s'ennuient et qui se plaignent du manque de diversité dans la culture lesbienne. Elles décident alors de créer un fanzine lesbien. Tout d'abord en photocopie noir et blanc puis en couleur, elles décident avec la rencontre d'une djette, de lancer des soirées à la programmation diversifiée et pointue. De la Flèche d'Or avec les fameuses Clitorise, en passant par le Social Club, le Point Éphémère ou le Nouveau Casino, les soirées ont un seul point commun: elles débordent sur le trottoir... faute de place!


-D’où vient le nom?
Il s'agit d'un jeu de mots avec la poupée Barbie et les barbituriques, l'ancêtre du somnifère! 


-À qui s’adresse-t-il?

A toutes les femmes, un peu rock and roll, avec suffisamment d'humour pour tourner en dérision l'image hystérique que les hommes aiment parfois nous donner.

-Que trouve-t-on dans le fanzine ?
Le fanzine porte les idées du collectif, un ton libre et décalé, on y aborde des sujets qui d'habitude abreuvent les discussions sans jamais passer à l'écrit. On essaie d'être réactive, drôle et pointue, analyser et informer la jeune lesbienne hyper-active, en  lui proposant une actualité culturelle et avant-gardiste.

-Envisagez-vous d'autres projets ?
Nous venons de créer une chaine You Tube, BBX tv., pour ainsi développer une version "image" de notre fanzine, via des itw des artistes de nous accueillons à nos soirées, des reportages et des créations visuels.

-Êtes-vous pour ou contre le mariage homosexuel ?
Nous sommes bien entendu pour le mariage homosexuel, même si de nos jours le mariage ne veut plus dire grand chose...! Mais il est important que l'état et la société reconnaisse l'union de deux personnes du même sexe, et ce, de façon égale à nos amis hétérosexuels.

-Que pensez-vous de l'homoparentalité ?
Cela nous semble une évidence! Nous allons même avoir notre premier bébé! Une des fondatrices de BBX va bientôt être maman avec sa compagne. Et c'est une petite fille!

 

>>Barbieturix<<

Par : LeXo Fanzine


>> L'interview de "La P'tite Blan" par LeXo Fanzine

BD : La p’tite Blan

 

-Une petite presentation s’impose : La p'tite Blan c'est qui ?


Galou&Blan : C’est un duo de deux amis. Blan qui écrit et Galou qui dessine. On s’est rencontrés il y 6 ans et on a tout de suite eu envie de donner vie à un personnage de BD : une petite lesbienne militante et sympa. On a beaucoup travaillé car nous n’étions ni dessinateur, ni scénariste, mais très vite on a eu envie de publier des BD car on ne trouvait pas de BD, tendre et cynique à la fois, sur la vie d’une lesbienne. On avait envie de proposer une BD dans laquelle les filles se retrouvent et d’avoir un personnage auquel elles s’identifient.


-Que racontent les BD ?


Galou&Blan : Pour l’instant il y a 3 tomes : « Coming Soon, Naissance d’une déviante », « Coming Out, Une histoire de sortie de placard » et « Coming Back, Le retour de la lesbienne ». C’est très autobiographiques et ça raconte la naissance d’une petite lesbienne dans une famille très hétéronormée. Petit à petit La p’tite Blan s’assume et décide de vivre sa vie de lesbienne et de dragueuse au grand jour ! Les aventures continuent bientôt car il y a encore 3 tomes à paraître en 2012/2013.

 

-A qui s'adressent les BD ?


Galou&Blan : Au plus grand nombre ! Aux lesbiennes d’abord qui se reconnaîtront dans ce petit personnage qui leur ressemble. Aux gays ensuite, qui retrouveront aussi une bonne partie de leur propre expérience de vie. A tous les autres enfin, car la BD est drôle et décalée, chacun peut y trouver matière à sourire ou à réfléchir, ou les deux ! On ne voulait surtout pas faire une BD de lesbiennes, mais on voulait une BD dans laquelle une lesbienne trouve une héroïne qui lui rappelle un peu d’elle-même et qui s’assume.

 

-Envisagez-vous d'autres projets ?


Galou&Blan : Bien sûr ! La p’tite Blan est comme nous, elle a plein d’envies et d’espoirs. D’abord celui que chacun et chacune puisse être accepté pour ce qu’il est... Et on en est loin ! Alors on continuera à travers nos BD, nos dessins et nos écrits à militer et à se battre pour toutes ces belles idées. Ensuite, on a aussi envie de faire rire les gens, de les aérer un peu, c’est une bonne raison d’être et de continuer à réaliser des BD. Et puis en dehors de La p’tite Blan on aussi d’autres projets comme « Sois gentil, tais-toi et dors ! » une BD sur un couple dont le gars à toujours envie de faire l’amour, mais que la fille refroidi sèchement tous les soirs ! (Sortie prévue janvier 2013)

 

-Êtes-vous pour ou contre le mariage homosexuel ? 


Galou&Blan : Comment pourrions-nous être contre le mariage homosexuel ? Au travers de nos dessins, nous militons pour l'égalité des droits de tous les citoyens quels que soient leurs sexes, leurs orientations, leurs croyances, leurs couleurs de peau ou leurs différences ! Le mariage pour tous est une revendication légitime. Au nom de qui et de quoi certains veulent-ils interdire l'union entre deux personnes du même sexe ? Sous réserve de sacré ? Parce que celui-ci, comme l'écrit Christine Boutin, a été institué pour qu'un homme et une femme fassent des enfants ? Tout cela ne veut rien dire ! C’est l’hypocrisie d’homophobes qui aimeraient une société à leur image : archaïque et renfermée sur elle-même... L’égalité des droits, ça ne se discute pas.

 

-Que pensez-vous de l'homoparentalité ?


Galou&Blan : On ne peut concevoir l'idée que seul un couple hétérosexuel peut apporter amour et épanouissement à un enfant. On a même de nombreux exemples de scénarios inverses. Les enfants ont sans doute besoin de représentations masculines et féminines mais cela n'exclut en rien le fait qu'il peut trouver son équilibre avec deux mamans ou deux papas. Il est clair depuis un moment déjà que tout ce dont à besoin un enfant pour s’épanouir, les personnes LGBT peuvent le lui procurer aussi bien que n’importe quel autre parents. C’est comme pour le mariage, certains veulent imposer leur vision étriquée des choses et de la vie, mais avec un peu d’honnêteté on se rend vite compte qu’il y a mille façons de vivre différemment et que nos différences sont nos richesses.

 

>>La p'tite Blan <<

Par : LeXo Fanzine


>>L'interview de Fabienne Larriviere par LeXo Fanzine

Fabienne Larriviere : Reine Des Amazones

 

-Une petite présentation s’impose : Fabienne Larriviere c'est qui ?

Une âme voyageuse, résidente de la planète Terre, être humain de sexe féminin et de genre androgyne débarquant en été, un peu avant minuit, un lendemain de pleine lune. Saltimbanque de la vie, amazone de ce siècle, funambule suspendue au fil du réel et de l'imaginaire. Plutôt cigale que fourmi. Plutôt en mode "zen attitude". Un témoin de son temps parmi tant d'autres…

 

-Quel est votre parcours, votre formation ?

Je suis arrivée dans ma famille avec l'argent et je l'ai fui toute ma vie, préférant au confort matériel, ma liberté. Comme je crois au karma, ce que mes parents ont toujours considéré comme une bénédiction, je l'ai vécu comme une épreuve karmique. Dès l'adolescence, je suis entrée en opposition avec ce système de "toujours plus" que je sentais voué à l'échec à plus ou moins long terme. Cette révolte, je l'ai exprimée dans un recueil de poésie que je n'ai jamais édité : Premiers pas dans l'Au-delà.

Après avoir repassé mon BAC que j'avais loupé une première fois pour être tombée amoureuse d'une fille, j'ai fait des études de Lettres Modernes et de Photographie. Puis, j'ai suivi mes coups de cœur et voyagé dans différents pays ou régions de France.

N'envisageant aucun plan de carrière m'enfermant dans une routine et un engrenage infernal qui ne me tentait guère, j'ai exercé différents jobs : photographe, pigiste, vidéaste, barmaid, vendeuse selon les opportunités...

À l'âge de trente-cinq ans, j'ai posé mes valises à Montpellier et me suis engagée au sein de la Lesbian & Gay Pride dont je suis devenue présidente, poste que j'ai occupé durant plus d'une dizaine d'années.

En 2001, j'ai réalisé un documentaire sur la visibilité homosexuelle depuis les années 70 : Les homos se reproduisent de bouche à oreille. En 2005, j'ai commencé à pratiquer le Taï Chi, Yoga et Qi Gong.

Cette année-là, j'amorçais un nouveau tournant de ma vie où mon épanouissement personnel devenait prioritaire. Ce qui me permit de consacrer plus de temps à l'écriture avec l'objectif d'aller jusqu'à l'édition.

En 2006, j'ai sorti à compte d'auteur un recueil de nouvelles : Carte du septième ciel.

 En 2008, en quittant mes responsabilités à la Lesbian & Gay Pride, j'ai voulu élargir le champ de mon action en m'engageant dans un parti politique. L'écologie étant la base de toutes mes convictions (je ne vois pas comment des êtres humains qui ne respectent pas la Terre pourraient se respecter entre eux !?) et l'envie de faire de la politique autrement m'ont incité à rejoindre Europe-écologie pour la campagne des Européennes.

Toutefois après la campagne des Régionales, constatant que vu de l'intérieur le milieu de la politique était encore plus pourri, j'ai renoncé à mon engagement. En 2010, j'ai sorti en auto-édition mon roman : Amazones de l'Arc-en-ciel.

Aujourd'hui, je suis conseillère en propriétés énergétiques des minéraux et travaille sur le projet d'un éco-centre.


-Comment est née cette passion pour l'écriture et pourquoi ?

Paradoxalement, je ne lisais pas quand j'étais enfant, préférant le cinéma et le nouveau gadget de l'époque : la télé. C'est à l'adolescence que m'est venu le goût de la lecture et des jongleries verbales des poètes. Me ringardisant aux yeux de ma génération passionnée par la chanson anglo-saxonne, j'écoutais de la chanson française avec une adoration toute particulière pour Serge Gainsbourg. Ma chambre d'ado était tapissée de phrases d'auteurs que j'appréciais et en face de mon lit, trônait cette superbe déclaration de mon idole : "Quand les autres disent que je suis moche, je me marre doucement pour ne pas te réveiller.", qui me réconfortait puisque moi-même j'étais amoureuse et épanouie. J'ai aussitôt ressenti l'irrésistible envie de coucher sur le papier mes émois. L'amour et l'écriture sont entrés ensemble dans ma vie et depuis ne m'ont jamais quitté, prenant au fil du temps différentes apparences.

J'ai commencé de nombreuses fois des écrits que je n'ai terminé, la vie m'emportant dans ses tribulations. Je pouvais malgré tout satisfaire mon besoin d'écriture grâce à des piges pour des magazines comme Têtu ou La Dixième Muse ou d'autres plus généralistes, mes discours ou textes pour mes responsabilités associatives ou politiques. Quant à répondre : pourquoi ? Au fond, je ne sais pas et me dis que finalement cela devait être en moi depuis le début.

 

-D’où vient votre inspiration ?

Des muses, bien sûr comme pour les autres créatives/tifs !

Chères muses qui ont eu la bonne idée de se pencher sur mon berceau.

Après, mon idée est de transmettre des messages et d'exprimer mon ressenti par rapport à ce que nous vivons. C'est sûrement pour cette raison que j'écris des récits lesbiens, quitte à être marginalisée par le monde de l'édition. De part mon orientation sexuelle, je suis discriminée, je veux en témoigner. Mes expériences dans le journalisme me poussent à dépeindre la réalité alors que mon âme de poète m'enveloppe de son imaginaire. Ainsi je pioche dans mon entourage, dans mes propres expériences, dans l'actualité et dans mes rêves pour m'inspirer. Après l'inspiration, il y a la motivation. Pour Carte du septième ciel, vu que j'en avais marre d'entendre que les lesbiennes n'ont pas de sexualité, j'ai décidé de prouver le contraire en écrivant des nouvelles érotiques.

Pour Amazones de l'Arc-en-ciel, je voulais écrire une narration à plusieurs voix afin que chaque personnage exprime son propre ressenti face à une même situation. Nous avons trop tendance à voir le monde de notre fenêtre et ce comportement me désole... si en toute modestie, je pouvais aider les autres à en prendre conscience... J'avais déjà adopté ce procédé narratif dans la dernière nouvelle de Carte du septième ciel.

Quant au prochain, dont je tairai le nom pour l'instant puisqu'il est en cours d'écriture, il est parti de la volonté d'approfondir le thème du fantastique que j'effleure dans Amazones de l'Arc-en-ciel. Ainsi, mon inspiration se nourrit-elle aussi de mes précédents écrits.

 

-A quel genre littéraire estimez-vous appartenir, et pourquoi ?

Ah ! la question du genre ! Très difficile pour moi de définir dans quelles cases on pourrait me ranger car vous l'aurez compris, je n'aime guère les cadres, si ce n'est autour des photos quand ils sont beaux.

Pourtant il semblerait que l'on me catalogue dans ce qu'on appelle l'auto-fiction puisque je mêle ma réalité à celles d'autres personnes tout en intégrant une part d'actualité et d'irréel.

À vrai dire tout cela a peu d'importance pour moi, car l'essentiel est que mon message passe et qui l'entendra saura me trouver, quel que soit mon genre littéraire.

D'ailleurs, mes manuscrits expriment une diversité puisqu'il y a un recueil de nouvelles érotiques lesbiennes, un roman que je qualifierai pompeusement de roman d'amour écolo-philosophique et le prochain qui se rattachera plus au genre fantastique. S'il est important de gagner le cœur d'un lectorat fidèle, il est tout aussi primordial de savoir le surprendre.

 

-Avez-vous un rituel de travail ? Des petites manies ? Un espace entièrement dédié au boulot ?

En ce qui concerne l'écriture, je ne dirige rien du tout, ce sont mes muses qui sont maîtresses à bord. Pour ce qui est d'entamer une rédaction, j'attends le bon déclic, l'étincelle qui me dit : "C'est la bonne idée, fonce !".

L'hiver dernier, j'ai commencé une chronique puis au printemps, je l'ai abandonnée parce qu'elle devenait trop intime. J'ai laissé faire, je ne me lamente jamais de ne pas être inspirée, je vis ma vie jusqu'au moment où tilt, un rien déclenche une nouvelle étincelle.

Et je l'ai eu la semaine dernière !

Donc ma méthode est la suivante une fois que je suis branchée sur un concept.

Je construis la trame dans ses grandes lignes, me documente sur les sujets que je vais aborder (en bonne journaliste que je suis !), élabore les caractéristiques de mes personnages, cherche un titre que je trouve assez rapidement, commence à imaginer les séquences.  Etant aussi une femme d'image, je visualise les scènes de mes récits. Même si je ne m'étends pas sur les descriptions de décor, je crée des ambiances. Je travaille longtemps dans ma tête avant de commencer à rédiger. Pas de rituels, ni petites manies mais un seul espace dédié à cette activité : mon bureau et mon ordi. Je n'ai pas d'horaires, ni d'impératifs, ne m'impose aucune échéance, n'établis aucun planning, j'avance au gré du temps. Ce qui explique que je ne suis pas très productive et qu'il me faut quelques années entre deux manuscrits.

D'autant plus que je n'ai pas que la passion de l'écriture dans ma vie, je suis du genre à vivre pleinement chaque instant et plus je vieillis, plus ils sont remplis.


-Que trouve-t-on dans vos bouquins ?

Comme je suis une grande amoureuse, le sujet de l'amour est omniprésent dans mes écrits.

Dans Carte du septième ciel, il occupe toute la place. Avec douze histoires différentes, j'ai pu en décrire de nombreuses facettes et me suis régalée à construire ces différents scénarios. La nouvelle est un exercice de style très enrichissant.

Dans Amazones de l'Arc-en-ciel, j'ai voulu exprimer une autre autre facette de ma personnalité : ma révolte. En effet, si la trame repose sur une rencontre amoureuse, mes héroïnes étant des artistes engagées, le récit est truffé de critiques et réflexions sur notre société.

J'y aborde les thèmes de la religion, l'écologie, luttes contre les discriminations, non-violence, structure familiale, politique, spiritualité... bref, tout ce qui alimente notre réalité.

Et puis, mes pratiques de bien-être, ma connaissance des minéraux, mes nombreuses lectures, mon attirance pour l'Inconnu et la magie, donne à mon récit quelques touches de fantastique.

Pour moi, la principale caractéristique de mes héroïnes n'est pas leur homosexualité, même si cela influence leur comportement et a son importance, mais plutôt leur militantisme.

Amazones de l'Arc-en-ciel est ponctué de préoccupations concernant tout le monde au-delà du simple tourment amoureux qui peut bouleverser nos vies.

Comme mes héroïnes sont lesbiennes, je touche principalement un lectorat LGBT mais je ne désespère pas d'attirer un lectorat plus large grâce à l'aspect militant de ce roman. D'ailleurs, je le réalise déjà plus ou moins grâce à l'auto-édition qui fonctionne par le bouche à oreille puisque mon entourage est hétéroclite.

Lors d'une rencontre FNAC, une femme m'a demandé pourquoi j'avais choisi d'écrire une histoire lesbienne alors qu'une histoire hétéro aurait touché un plus large public et ainsi, mon message aurait été massivement diffusé. Je lui ai répondu que d'abord, j'écrivais des histoires de lesbiennes parce que je l'étais moi-même et que j'avais plus de facilité à décrire ce que je connaissais. Puis que la littérature LGBT ne représentant que 10%hum 

de la production, j'estimais légitime que nous puissions exprimer nos ressentis comme tout(e) autre auteur(e). Que les générations suivantes puissent bénéficier de multiples références afin de ne plus souffrir de leur orientation sexuelle. Et conclus que si les hétéros avaient du mal à lire nos histoires, nous les LGBT étions nettement moins sectaires, sinon nous serions toutes et tous incultes !

Bref, j'espère un jour n'être plus perçue seulement comme auteure "lesbienne" mais plutôt qui aborde des sujets de ce siècle. Afin que les gens comprennent que nous sommes avant tout des êtres humains comme eux. Que par notre vécu et nos expériences, nous pouvons enrichir la pensée de l'

anité.

 

-Seriez-vous malheureuse si vous étiez dans l'impossibilité d'écrire ?

Le bonheur est une émotion fluctuante qui se délecte à différentes sources.

Oui, bien sûr, il y aurait un manque en moi sans l'écriture mais je pense avoir acquis la sagesse de pouvoir le combler autrement.

Je n'écris pas pour vider mon sac de lamentations sur le papier mais pour transmettre des messages aussi, dans l'impossibilité d'écrire, rien de m'empêcherai de transmettre à l'oral. Je ne suis pas mauvaise oratrice (sauf face à mon amoureuse !), mes années sur le char de la Lesbian & Gay Pride l'ont prouvé et mon passage éclair en politique également.

Si je ne suis plus écrivaine, je deviendrai conteuse.

De plus, j'ai l'intime conviction que le secret du bonheur est justement de ne dépendre de rien et savourer l'instant présent tel qu'il se présente.

 

-Quels ont été les livres qui vous ont véritablement bouleversé ? Et pourquoi ?

Je lis énormément et la liste serait très longue. Les influences littéraires évoluent avec notre propre cheminement. De l'adolescence, j'ai le souvenir immédiat de La nuit des temps de Barjavel puisque je viens de finir L'Enchanteur de ce même auteur. D'ailleurs, j'envisage de le relire, du coup.

Et les poètes : Rimbaud, Baudelaire, Gérard de Nerval, Prévert... À la Fac : Duras surtout Le marin de Gibraltar, L'éloge de la fuite de Laborit, Kundera, Michel Tournier.

Actuellement, mes préféré(e)s : Abha Dawesar, Sara Waters, Lucia Etxebarria, Robin Hobb, Bernard Werber, Maxime Chattam, Mark Chadbourn, André Japp (série Druon de Bréveaux).

Livres qui m'ont vraiment bouleversé : la trilogie Les chroniques du Girku d'Anton Parks, Effrondrement de Jared Diamond, la série Les enfants de la Terre de Jean M Auel.

Livre que j'ai adoré : Babyji d'Abha Dawesar, Le dernier chaos de Caroline Ellen. Ce sont des livres qui font référence au passé et pour Effondrement en le confrontant à notre propre réalité. Des livres qui répondent à mes questions. Je lis de nombreux livres sur les thèmes du bien-être, la spiritualité et m'intéresse aux légendes et à nos origines. Et comme une écrivaine est sa première lectrice. Livre dont je suis encore amoureuse pour l'avoir lu des centaines de fois sans me lasser : Amazones de l'Arc-en-ciel

Livre dont je suis en train de tomber amoureuse : en cours de conception...

 

-Envisagez-vous d'autres projets ?

Oui, le nouveau roman qui fait battre mon cœur dont les héroïnes seront bien évidemment lesbiennes mais pas que... Mais chut ! je laisse le suspens planer encore sur ce sujet.

 

-Avez-vous une devise, une ligne de conduite ou de pensée ?

Pour la devise, je citerai trois phrases extraites d'Amazones de l'Arc-en-ciel car elles donnent un bon aperçu de ma philosophie. Si tu ne vises pas la lune, tu n'atteindras jamais les étoiles La discrimination n'est qu'un jeu de pouvoir né avec l'idée que le sexe féminin est le sexe faible. La haine est un poison qui nous autodétruit puisque nous sommes ce que nous pensons. Quant à ma ligne de conduite ou de pensée, elle est justement : "Que mes pensées soient en accord avec mes paroles et mes paroles en harmonie avec mes actes, dans le respect de tout ce qui est vivant."


-Une dernière question pour finir, selon vous qu'est-ce qu'un bon livre ? Et le mot de la fin

Un bon livre est un livre qui nous fait voyager en compagnie de personnages attachants, tout en enrichissant nos connaissances.

Mon mot de la fin sera le mot d'un début, un nouveau commencement, celui de LeXo Fanzine. Quand je vois que des petites amazones osent un peu partout dire : non ou dire tout simplement : nous sommes là, nous existons et désirons vivre libre, je m'en réjouis.

Et je dois bien avouer qu'une petite pointe de fierté me suggère qu'en fin de compte , toutes ces années de militantisme LGBT à semer des graines n'auront pas été vaines. Bravo et félicitations à toute l'équipe et très très longue vie à LeXo Fanzine.

 

 >>www.nightbirdinlove.com<<

>>www.amazones-arc-en-ciel.com<<

 


Par : LeXo Fanzine


>>L'interview de Louisa Messaoudi par LeXo Fanzine

Une Auteure : Louisa Messaoudi

 

-Une petite présentation s’impose : Louisa Messaoudi c'est qui ?

Je suis née un 30 novembre….à 1 h 45, ce qui explique pourquoi je suis toujours en jet-lag  …ben oui, ce n’est pas humain de tirer un bébé en plein sommeil…alors imaginez dès la naissance, j’ai poussé ma petite gueulante…  et depuis ça continue…


-Quel est votre parcours, votre formation ?

Dès l’âge de 11 ans, mon parcours a été entravé d’événements évoqués dans « La mémoire gravée ».

Un enchainement successif d’épreuves, qui a provoqué une rupture avec le monde des adultes et m’a poussée dans une période de rébellion contre le système dont je dépendais.  Déjà se façonnaient en moi les mille formes de l’iniquité et de l’indifférence sculptées dans un matériau réfractaire.

Ces évènements n’ont pas été sans conséquence, surtout dans mon cursus scolaire. J’ai rapidement pris conscience de mes lacunes, et comme j’avais appris à mieux résister à l’adversité qu’aux promesses des Hommes, je me suis inscrite à de multiples formations pour obtenir à ma grande surprise : mon BAC, un BEATEP et 2 unités de valeur en DEFA. C’était cependant le résultat d’un gros travail et d’abnégation. Après quoi, je me suis engagée dix années comme coordinatrice de maison de quartier auprès d’un public d’adolescents. Et puis j’ai démissionné, en opposition avec la situation sur le terrain devenue trop politisée (pour ne pas dire répressive). Ce fut une période charnière, qui m’a fait prendre un virage très incliné dans ma vie personnelle et professionnelle.

Depuis 5 années maintenant, l’écriture a une place importante dans ma vie. J’y consacre l’essentiel de mes moyens jusqu’au projet de publication et de diffusion. 


-Comment est née cette passion pour l'écriture et pourquoi ?

Je crois que ma passion pour l’écriture était émergente depuis mon adolescence. Je l’ai réalisée dans le tard, hélas. Cependant, en même temps que je cherchais le moyen de m’exprimer par ces années d’opposition,  elle a fait son cheminement jusqu'à ce qu’elle s’impose à moi, comme une évidence.

Lorsque j’ai sorti mon premier roman « Ano kioni », je n’avais aucune idée de la manière dont il allait être accueilli. Surtout que je me suis offert le culot d’organiser ma première dédicace dans un environnement hétéro, dont le seuil de phallocratie avoisinait un niveau vertigineux…. J

Même si ma démarche revêtait une forme de militantisme, j’étais malgré tout dans l’angoisse d’être confrontée aux esprits plombés. Et très vite les premières critiques sont arrivées, et là j’ai été incroyablement surprise des réactions. Des lectrices m’ont confié qu’elles avaient été troublées par la conception de l’amour entre femmes, et qu’il symbolisait l’image qu’elles-mêmes se représentaient.

Au-delà du rictus fantasmatique que certains passages avaient provoqué chez les lecteurs,  j’ai été touchée par leurs témoignages, en particulier sur le thème de l’homoparentalité abordé dans l’ouvrage. Ils ont témoigné à  ce livre, une dimension humaine et légitime, ébranlant en quelque sorte les préjugés homilétiques que prêchent les fondamentalistes religieux !

On me demandait souvent, si c’était mon histoire que j’avais écrite, ou si encore, j’avais fait de l’humanitaire. C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’étais parvenue à faire passer le message. Je peux dire qu’Ano kioni a été le déclencheur.

 

-D’où vient votre inspiration ?

Mon inspiration est alimentée par les grands fléaux de notre monde. Je suis particulièrement sensible aux inégalités et injustices que subissent les minorités. Et tant que les fondements des droits de l’Homme seront bafoués,  je ne cesserai d’écrire.

Dans mon passé d’enfant, que j’évoque dans « La mémoire gravée »,  j’ai eu la chance de vivre une expérience communautaire des plus riches. Cette vie reposait sur des cultures et des croyances dont j’ai tout appris. En dépit de mon jeune âge, je devais néanmoins apprendre à me conformer à ce nouveau monde, et quel monde !, le berceau de l’humanité. Nous étions des enfants venus des quatre coins du globe, des enfants de la sècheresse, de la famine, de la pauvreté, des enfants de la guerre, d’ethnocide, de la folie des Hommes. Nous avions pour nous le courage de ne jamais nous plaindre, parce qu’il suffisait de regarder notre petit frère vietnamien, ou notre petite sœur de l’Inde, pour nous dire que leur histoire était plus tragique que la nôtre. Nous étions des enfants exilés, déracinés, qu’un bout de frontière a réuni pour devenir une famille. Nous mangions, dormions, prions, souffrions toujours ensemble.

Je crois que c’est dans la source de mon enfance, que je puise l’inspiration. 


-À quel genre littéraire estimez-vous appartenir, et pourquoi ?  

Je ne saurais le dire, sans doute, parce que je me cherche encore. Il y a cependant un dénominateur commun dans chacun de mes livres. 

Je me qualifie de romancière, à juste titre que mon travail consiste à magnifier, légitimer, sacraliser, ou diaboliser le récit, tout en imposant une crédibilité au genre fictionnel.

Néanmoins, je m’emploie non sans une certaine frustration et même de rage à tendre vers une littérature plus engagée. Pour ma part, je fais une différence entre romancier et écrivain, même si le schéma narratif est peu éloigné l’un de l’autre. Cependant, c’est la position d’engagement qui caractérise cette différence.

Je consacre beaucoup de temps à l’étude de mes sujets. Qu’il s’agisse de dénoncer l’exploitation et les conditions de travail d’enfants en Chine, des conséquences de la déforestation et d’orpaillage sur les populations autochtones dans le monde,  la condition de la femme en Afghanistan, ou de témoignages de survivants du génocide rwandais (pour ne citer que quelques exemples, sur les thèmes que j’aborde dans mes livres). Ces informations sont des sources tirées auprès des organes principaux de l’ONU dont sont rattachées les organisations telles que l’OMS, UNHCR, OIT, la FAO, etc. Ce sont des milliers d’heures de recherches, de vérifications et d’investissements, qui déterminent mon engagement littéraire.

J’ai toujours eu besoin d’un rapport direct avec la réalité, si bien qu’il m’arrive de m’impliquer personnellement au  cœur de l’événement. Parce qu’en tant qu’auteure, on se doit dans ce « registre » d’être loyal au récit, comme aux évènements tels qu’ils ont été vécus. C'est pourquoi je m’applique une règle de conduite en effet, ce qui correspond plus fondamentalement à une éthique. Je me refuse, pour la gloire d’un titre ou d’un statut, de dénaturer la réalité, surtout si celle-ci décrit la souffrance des individus. C’est avant tout, un engagement au nom des libertés et des droits.   


-Avez-vous un rituel de travail ? Des petites manies ? Un espace entièrement dédié au boulot ?

J’ai la manie de ne jamais commencer un manuscrit, sans que je n’aie trouvé le titre. Il est comme un régulateur, une ligne directive.

Je crée surtout des conditions, par exemple, je commence toujours avec une tasse de café, et une cigarette, ça fait très cliché peut-être, mais ce sont avant tout des excitants qui me permettent de rester éveillé, jusqu’à très tard dans la nuit, ou dois-je dire, jusqu’au petit matin.

Je suis très exigeante, et je ne lâche rien. Je peux être plusieurs semaines à bucher, retravailler, disséquer un paragraphe tant que je ne suis pas satisfaite. Par contre, je suis très indisciplinée dans l’acte d’écrire. J’écris en même temps que je pense, ce qui provoque souvent un carambolage d’idées. Elles se succèdent très vite, mais j’ai appris à travailler dans ce désordre créatif, j’y trouve même un certain plaisir, c’est un peu comme si, je zoomais sur une émotion dérobée, un fragment qui d’ordinaire nous échappe, pour lui donner vie, la rendre palpable. J’essaie toujours à rendre dicible, l’indicible. Une discipline particulièrement drastique, mais j’aime me lancer des défis, me bousculer, parfois même me faire violence, sinon, je n’obtiens rien, rien que je ne saurais achever dans cette dissension. L’écriture de « Les routes de l’âme » s’est faite dans ce contexte, et « La promenade au phare » pour ne citer que Virginia Woolf, a été mon livre de chevet tout au long de ce projet.


-Que trouve-t-on dans vos bouquins ?  

Sans aucun doute, les grands thèmes qui irriguent d’un bout à l’autre ma vie. Les femmes sont très souvent les héroïnes, sans forcément leur attribuer une identité de genre. Les intrigues sont quant à elles, caractérisées par des situations authentiques, restituées sous une forme romanesque. 

J’ai, à ce jour, écrit 5 livres, dont une autobiographie. "  La mémoire gravée ". Il s’agit de confessions qui rendent un hommage posthume. " Ano kioni " est mon premier roman lesbien. Pour le roman « Les routes de l’âme », on peut lui accorder le genre existentialiste, en ce sens que le personnage principal de Kaci évoque son récit plus ou moins subjectif sur le sens de l’existence.

"Delfina, la montagne aux sept portes", est un conte contemporain. C’est à mi-chemin entre la légende, le mythe et le conte, où l’invraisemblable rejoint le réel. J’ai utilisé ce mélange de genre, parce qu’ils sont intimement liés aux obsessions des personnages. Et le petit dernier, « Boomerang » une comédie complètement gay’S paru le 18 juin, et dont la sortie en version e-book est imminente. Au-delà de la comédie dont le but est d’amuser de lecteur, c’est aussi un livre controversé, et à la fois interactif. J’ai voulu à  travers un regard scinder, susciter une réflexion en abordant des sujets récurrents comme les méthodes de visibilités au sein de la communauté.


-Seriez-vous malheureuse si vous étiez dans l'impossibilité d'écrire ?

J’aimerais vous dire non, si tant est que les raisons qui m’inspirent à écrire aient été signées d’une déclaration universelle. 

Malheureusement, il y a tant d’injustices, d’inégalités dans notre monde que je n’aurai pas assez d’une vie pour continuer à écrire. Et pour être tout à fait sincère, je souffrirais, si j’étais dans l’impossibilité d’écrire, ce serait comme devenir aphone, en criant… à l’aide.


-Envisagez-vous d'autres projets ?

Oui, le projet d’une nouvelle comédie en fait partie et les grandes lignes sont déjà rédigées. Mais le projet qui me tient particulièrement à cœur serait qu’un jour, je puisse donner mon nom pour servir les causes que je revendique dans mes ouvrages.


-Avez-vous une devise, une ligne de conduite ou de pensée ?

« Écrire, c’est aussi fait pour réparer les injustices ». Une phrase qu’André Malraux a dite à Elie Wiesel (rescapé de la Shoah), alors qu’il avait été bouleversé par son témoignage.

Cette citation a été révélatrice pour moi. Depuis, les miennes ont fait leur cheminement, elles se sont imposées et s’appliquent à ma vie. Je ne saurais être accomplie si mon travail ne sert pas les grandes causes de notre société.

 

-Une dernière question pour finir, selon vous qu'est-ce qu'un bon livre ? Et le mot de la fin  

Pour ma part, un bon livre et quelques soit le genre, est celui dans lequel l’auteur me mène tout au long de l’intrigue en manifestant toute une salve de ressentie, avec la complicité des personnages pour lesquels on finit par s’attacher ou les détester. 

Le mot de la fin, si vous le permettez, j’aimerais vous le consacrer. 

D’abord merci à Lexo Fanzine pour m’avoir offert généreusement cet espace d’échanges, et me permettre de me présenter dans votre pays, lequel j’y ai des origines. … 

Il y a peu, je découvrais votre site, et en le parcourant, j’y ai lu une mine d’informations,  un espace d’échanges, très touchant… des sujets d’intérêt commun, et une attention particulière à relayer l’information avec le souci de la retranscrire dans son authenticité.  Et puis, en découvrant vos conditions de travail,  j’ai éprouvé un sentiment de malaise, à l’égard d’une question à laquelle j’ai répondu de façon désinvolte : serais-je malheureuse si j’étais dans l’impossibilité d’écrire ? …. Alors que vous-même êtes dans l’impossibilité de vous faire entendre, si ce n’est dans la clandestinité, parce que nous connaissons les conséquences.

À mes yeux vous appartenez à ces héroïnes, ces résistantes, qui au nom des libertés et des droits, revendiquent la parole comme une arme, avec l’avantage que les vôtres ne tuent pas !

Il me parait juste, au moins pour les auteurEs comme moi, qui avons la chance de vivre dans un pays où la liberté d’expression est attachée au fondement de la  démocratie, de vous soutenir dans votre action, ne serait-ce en faisant circuler au sein de nos réseaux votre activité. Je pense que c’est le minimum que nous puissions faire, parce que nous avons le devoir dans le combat contre l’homophobie, de veiller les uns sur les autres et de porter nos actions au-delà de nos frontières, tel que vous avez le courage de le faire.

Je souhaite longue vie à Lexo Fanzine.

 

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Par : LeXo Fanzine